Publié par : gperra | 3 décembre 2012

La Fédération des écoles Steiner-Waldorf montre son vrai visage

La Fédération des écoles Steiner-Waldorf montre son vrai visage

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La Fédération des écoles Steiner-Waldforf semble déterminée à poursuivre jusqu’au bout sa folle entreprise judiciaire consistant à attaquer en diffamation mon article intitulé L’endoctrinement des élèves à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf, publié sur le site de l’UNADFI. Les défenseurs de la liberté de la presse pourront sans doute percevoir ce que manifeste cette volonté acharnée d’empêcher toute critique. Quant aux professeurs de écoles Steiner-Waldorf, qui gagnent parfois difficilement leurs mille Euros nets mensuels, sans doute apprécieront-ils de savoir que leur institution représentative n’a pas lésiné et a dû engager dans cette affaire des sommes qui dépassent probablement le montant d’un de leur salaire annuel (sinon davantage). Il y a rarement les moyens d’augmenter les rémunérations dans les écoles Waldorf, mais on sait curieusement trouver comment financer d’importantes prestations juridiques quand cela est nécessaire.

La volonté de mobiliser un arsenal aussi colossal contre cette modeste publication peut donner une idée de son caractère dérangeant. Ne montre-t-elle pas aussi que le but recherché n’est sans doute pas seulement de faire disparaître un article, mais de tout mettre en œuvre pour tenter de détruire, broyer et réduire à néant la personne qui l’a écrit ? Et avec elle l’association qui a eu le courage de le publier, tout en envoyant un message sans équivoque aux enseignants Steiner-Waldorf qui pourraient un jour être tentés d’emprunter les mêmes chemins que les miens ? Les familles qui pensent à mettre leurs enfants dans ces écoles ne doivent apparemment pas non plus avoir la possibilité d’être alertées par des avis différents. Celles qui ont effectué leur choix et finiraient par avoir des doutes ne doivent en aucun cas être en mesure d’entendre une autre chanson que celle bien connue d’une « pédagogie merveilleuse critiquée si méchamment et si injustement par ces gens qui ne la connaissent pas ».

Certes, une dérive sectaire n’intéresse guère les journalistes de nos jours. Les événements du suicide du Temple Solaire sont derrière nous, et les faits que je décris sont loin de présenter ce caractère sensationnel. Ce que je dénonce est de nature bien plus subtile qu’un suicide collectif, plus sujet à controverse aussi. Les écoles Steiner-Waldorf, tout comme les institutions qui constituent leur environnement (la firme commercialisant les produits Weleda, la NEF, la Biodynamie, etc.) jouissent d’une image sympathique dans l’opinion, comme chez beaucoup de professionnels de la presse qui ne prennent pas la peine d’aller voir par eux-mêmes derrière cette façade de pédagogie innovante branchée écolo et alternative qu’on sait leur présenter à chaque occasion. Pour comprendre la complexité et le caractère insidieux du phénomène que mon article cherche à percer, il faut savoir penser. Et si l’on est impliqué, comme le sont par exemple les anciens élèves ou les parents des écoles Steiner-Waldorf, il faut pouvoir se hisser au-dessus des mécanismes d’attachements affectifs qui ont été savamment mis en place pour empêcher la prise de conscience pleine et entière de la réalité. Cela, personne ne peut le faire à leur place.

Je ne suis qu’un petit enseignant de Philosophie, sans relations, à qui les circonstances de la vie et les exigences  de la conscience morale ont commandé de prendre la plume. Jamais je ne pourrais, même en économisant pendant dix ans, mobiliser les sommes qu’a dû mobiliser contre moi la Fédération. Sans doute ma condamnation en Correctionnelle (si elle intervenait) pourrait-elle ne faire aucune vague. C’est du moins le pari de ceux qui ont pris le risque de se lancer dans cette aventure judiciaire. Compte tenu des moyens mis en œuvre et de la passivité des consciences de nos contemporains au sujet de la vraie nature de ces écoles, ce but pourrait en effet être atteint. A ceci près que, même si je ne suis qu’un homme, avec ses faiblesses, la vie et ses épreuves m’ont au moins  appris une chose : lorsque l’on sait que l’on a accompli quelque chose au sujet duquel on est en paix (« en joie avec sa conscience », voudrais-je écrire, si cette expression existait dans la langue française), la seule chose qui compte vraiment n’est ni la victoire ni la défaite, mais de rester debout. Debout dans la vérité.

Quoiqu’il advienne, tout ceci permet d’ores et déjà de faire en sorte que les masques tombent. Par le choix qu’elle a fait, par les sommes qu’elle investit et la rage que cette entreprise manifeste, la Fédération des Écoles Steiner-Waldorf aujourd’hui se dévoile, qu’elle le veuille ou non. C’est pourquoi les anthroposophes devraient tout bonnement avoir honte d’eux-mêmes et de ce que certains dirigeants font en leur nom. Que ce dévoilement puisse devenir un signe, un appel à la lucidité, pour tous ceux à qui le courage manque encore de sortir de l’entre-deux, qui savent des choses mais préfèrent les oublier ou ne pas les dire, qui ont peur des conséquences d’une prise de parole libre, ou qui préfèrent se réfugier dans le confortable compromis consistant à ne pas y regarder de trop près dès lors qu’il s’agit de porter un jugement sur ces écoles et cette « pédagogie » !

                      Grégoire Perra, novembre 2012

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Pour information, la Fédération des écoles Steiner-Waldorf a été déboutée de sa plainte, après un procès qui a eu lieu le 5 avril 2013 à la XVIIème chambre correctionnelle de Paris, le 24 mai 2013. Elle n’a pas fait appel de ce verdict, qui est donc définitif. Il s’agit d’une grande victoire de la liberté d’expression en France, et une première étape de la prise de conscience sociale qui doit intervenir au sujet de la vraie nature des écoles Steiner-Waldorf et de l’Anthroposophie. Le compte-rendu du procès est disponible ici. Des extraits du jugement sont disponibles . Le lecteur averti pourra y constater qu’il ne s’agit pas simplement d’une victoire du Droit, mais de l’Esprit, ou plus simplement dit d’une victoire pleine de sens et hautement révélatrice, tant sur la forme que sur le fond. Quoiqu’il arrive, elle fera date. Pour les écoles Steiner-Waldorf, il y aura un avant et un après.

La responsabilité morale du procès inique qui m’a  été intenté est tout d’abord collective et institutionnelle : parce qu’elle sont compromises depuis leur fondation (lire à ce sujet les directives de Rudolf Steiner commentées ici) dans une logique de dissimulation et de mensonge, les écoles Steiner-Waldorf ne peuvent pas faire autrement que de tenter d’empêcher la manifestation de la vérité dès qu’elle se produit. Il était donc en quelque sorte inévitable que l’on me traîne en justice pour avoir parlé. Mais des responsabilités individuelles peuvent également être pointées : celle de Marie-Céline Gaillard, Présidente de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf et France, mais aussi celle de Henri Dahan, son Délégué Général, et de Jacques Dallé, le responsable de leurs éditions, sans oublier celles leurs conseillers, notamment Henri Gougeaud et Olivier Cahn qui, d’après une lettre interne de la Fédération envoyée à tous les professeurs des écoles Waldorf de France, auraient fortement aiguillé la Fédération vers la décision qui a été prise. Je ne peux non plus taire la responsabilité morale de certains certains témoins à charge, comme Danièle Burlotte et Cécile Acremant, qui ont parlé sous serment à la barre et ont prêté main-forte à cette entreprise dirigée contre moi, en dépit de ce que leurs consciences savaient être l’entière vérité. Bien qu’ils soient sans doute pour l’heure incapables de le percevoir, les tourments moreaux consécutifs à leur acte seront peut-être un jour infiniment plus difficiles à supporter que les tracas que les conséquences de leur échec leur imposent désormais (du moins pour ceux qui seront encore accessible à la moralité).

Les anthroposophes dans leur ensemble non plus ne peuvent être complètement dédouanés de ce qui s’est passé. Certes, sans doute par choix plus stratégique qu’éthique, la Société Anthroposophique ne s’est pas associée à la plainte de la Fédération des écoles Steiner-Waldorf en France. Bien lui en a pris. Il ne s’agissait pas de démontrer une collusion que précisément mon témoignage dénonçait. Mais qui ne dit mot consent ! A ma connaissance, aucun responsable de cette Société, ni même aucun anthroposophe, n’a élevé publiquement la voix pour dénoncer cette action judiciaire, alors même que nombreux parmi eux étaient ceux qui avaient entre leurs mains les éléments leur permettant de conclure à ma bonne foi. En effet, mon article intitulé Le milieu anthroposophique, une animalisation de la vie de la pensée, qui dénonçait depuis avril 2010 l’endoctrinement des élèves à l’Anthroposophie dans les écoles Steiner-Waldorf, n’avait-il pas été mis à disposition des membres de la Société Anthroposophique dans leur bulletin interne ? Or le premier principe du respect de la liberté de penser est de permettre à ceux qui pensent différemment de nous de s’exprimer, même lorsque ce qu’ils disent nous déplaît ou nous dérange. A quoi sert donc d’ergoter durant des décennies à propos du concept « d’individualisme éthique », qui est la clef de voûte de la Philosophie de la Liberté de Rudolf Steiner, si c’est pour être incapable de prendre position en son âme et conscience contre l’injustice le moment venu ?

Enfin, quant à ceux qui, sans intelligence ni dignité, ont  relayé des propos ou des rumeurs infâmes à mon encontre, allant parfois pour certains jusqu’à m’envoyer des messages d’insultes, le fait qu’ils aient été manipulés par un milieu sans scrupule ne les excusera pas.


Réponses

  1. A reblogué ceci sur La Vérité sur les écoles Steiner-Waldorf.

  2. On m’en a parlé oui. Agoravox et les anthroposophes : une longue histoire d’amour !

  3. […] LIRE: La Fédération des écoles Steiner-Waldorf montre son vrai visage « Blog de Grégoire Perra. […]


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